« Il y a un an, je fumais encore plus d’un paquet de cigarettes par jour ! ». Aujourd’hui, Rosalie Chapelin franchit la ligne d’arrivée du Trail de Bourbon avec une énergie olympique. Un bel exemple qui peut donner des ailes aux plus réfractaires au sport.

Sur la ligne de départ, à Cilaos, en ce vendredi 21 octobre 2016, Rosalie Chapelin est survoltée. Toujours le sourire aux lèvres, elle s’apprête à prendre le départ de l’une des courses à pied les plus rudes de La Réunion – derrière son grand frère Le Grand Raid – le Trail de Bourbon. Une bonne partie de sa famille a répondu présente pour l’événement, leur soutien est primordial. Parmi la foule de coureurs sur les starting-blocks, Rosalie est loin d’être la plus « pro », une heure avant le départ elle empruntait in extremis la montre de sa nièce et cherchait encore comment mettre en marche sa lampe frontale. À quelques minutes du coup de sifflet, quelque chose manque dans les baskets … ah oui, les semelles ! « On les a oubliées à la maison ! Dans le bloc, J’ai pris mon téléphone, j’ai fait le premier numéro trouvé sur mon téléphone, ma sœur. “Allo Brigitte ? Dit à ma fille d’emmener mes semelles à Hell Bourg[1] !”. Tout le monde m’a entendu et a rigolé ». Des péripéties qui dissuaderaient les parieurs, … et pourtant ! Après 33 heures de courses à travers les cirques et pitons de l’île de la Réunion – dont plusieurs en plein soleil sans casquette (restée dans la voiture !) – Rosalie a bel et bien survécu à cette épreuve. Plus encore, elle a fait sensation en arrivant au stade La Redoute de Saint-Denis 404e sur les 1600 participants[2]. Pour une première, c’est un coup de maître.

De 1 à 111 km
Pour arrêter de fumer, certains grignotent ou mâchent des chewing-gums. Rosalie a eu une meilleure idée : se lancer dans le sport. Pourquoi la course à pied ? Parce que c’est un sport intense dit-elle, « quand tu cours dans les montagnes tu as besoin de ta respiration ». Pas le choix, pour atteindre les sommets réunionnais il faut supprimer cette mauvaise habitude. Le début d’une nouvelle vie, plus saine, sportive. C’est Guillaume, 16 ans, le fils de Rosalie, champion de triathlon à La Réunion en 2014, qui sera son premier – et meilleur – entraîneur. Il y a un an, en novembre 2015, ils partent ensemble fouler leurs premiers sentiers. « Il m’a montré comment courir en montagne, il me disait là tu accélères, là tu relances … Je ne connaissais pas tout ça », explique-t-elle avec le sourire. Les kilomètres s’enchaînent, les courses et les challenges s’accumulent. « Avant le trail, j’ai regardé le parcours et je me suis dit ”quoi ? Tout ça ! Mais tu es folle !” ». Pourtant, elle l’a fait, 111 km à 6433 m de dénivelés positifs, tout juste un an plus tard. Et ce n’est qu’un début.

Jusqu’à Paris …
Le Trail de Bourbon, c’était une ambition, une première étape marquante dans la nouvelle vie sportive de Rosalie Chapelin. « Une très belle expérience, enrichissante », raconte-t-elle. L’an prochain, elle se le promet, elle sera au départ du Grand Raid avec pour seul objectif : parcourir les 167 kilomètres de cette diagonale de fous. En attendant, pendant le reste de l’année, la coureuse ne se tourne pas les pouces, loin de là. Inscrite au Challenge Trail – Décathlon Réunion 2016, Rosalie a déjà participé à 6 courses cette année (La Boucle du Bassin Vital, Le D Tour, Le cross du Piton des Neiges, Le trail du Bassin Bœuf, le Camélias Raid et Le Raid Tuit-tuit) et remporté trois coupes pour ses bons résultats. Prochaines étapes, la Course de l’Ail le 30 octobre et la Transdimitile le 4 novembre prochain. Bien plus que boucler le challenge annuel lancé par Décathlon, Rosalie compte bien monter sur le podium cette fin d’année ! Un prix d’ores et déjà largement mérité, tant pour l’effort physique que pour la volonté et la force mentale engagée. Les yeux pétillants, Rosalie envisage avec bonheur son avenir de sportive. Une chose est sûre, maintenant, il n’est pas question d’arrêter, et un jour, elle se le promet, ce sont les pavés parisiens qu’elle foulera pour ajouter le Marathon de Paris à son – déjà – beau palmarès.
[1] L’une des étapes du Trail de Bourbon où l’assistance peut accéder.
[2] Elle est également arrivée 15e de sa catégorie Master 1 féminin.
Une grande sportive qui nous promettait tellement de belles choses.. de beaux projets pleins la tête.. mais voila … c’est fini.. on ne la verra plus cette pêche toute souriante dans les sentiers… cette bout de femme qui voulait aller plus loin et qui en avait la capacité…RIP Cousine Rosalie.. on pensera toujours à toi ici sur terre…
J’aimeJ’aime