Sous la carapace de Kélonia

Point de crustacés, de requins ou de baleines dans ces grands bassins bordant la mer ; à Kélonia, c’est la tortue qui fait la loi. Ce centre d’observation des tortues marines à l’histoire peu commune offre une intrusion dans le monde de cet animal aussi impressionnant que mystérieux.

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Pour l’œil d’un néophyte, une tortue est une tortue ; pourtant bien des détails se cachent sous ses belles carapaces. Le temps d’une virée aquatique, les spécialistes de Kélonia se font un plaisir d’étaler leurs connaissances passionnantes au sujet de cet animal finalement bien peu connu de l’homme. Deux espèces se dévoilent tout particulièrement : les tortues vertes marines et les tortues imbriquées, les plus courantes dans les profondeurs avoisinant La Réunion.

Kélonia

 

Savez-vous comment différencier un mâle d’une femelle tortue ? À leur queue ! Et non, ce n’est pas une blague de mauvais goût, le mâle possède une queue longue tandis que celle de la femme est courte, mais plus grosse. Chez les tortues vertes, il faut s’armer de patience avant de pouvoir observer ce détail physique, la différence n’apparaît pas avant son 8e anniversaire ! Bien d’autres particularités sont exposées au fil de la visite (guidée de préférence), concernant l’animal en lui-même, son mode de vie, mais aussi sur le bon fonctionnement du centre d’observation.

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Tous les 15 jours environ, en fonction de la quantité d’algues accumulée, les plongeurs s’aventurent dans le grand bassin pour un nettoyage en profondeur. Une fois par mois, le vétérinaire attitré des tortues leur rend une petite visite de courtoisie, prises de sang, traitements, observations … Tout le monde est au petit soin pour que ces merveilles marines comme terrestres coulent des jours heureux. Certaines sont nées à Kélonia, mais la majorité d’entre elles ont été accidentellement pêchées par l’homme et viennent alors rejoindre les bassins du centre. Une retraite paisible pour les unes, une simple halte avant de retourner parcourir les océans pour les autres. Une halte qui se montre onéreuse, il faut compter, en moyenne, 2000 à 2500 € de soin par an et par tortue.

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Si Kélonia est, aujourd’hui, un merveilleux centre dédié à l’observation et la protection de la tortue, il faut savoir que l’animal n’a pas toujours été traité avec autant d’amour à La Réunion. Jusqu’en 1969, le site est une chaufournerie, c’est-à-dire une exploitation du corail pour en faire de la chaux, matériau primordial à la fabrication du sucre de canne entre autres. L’interdiction de la récolte du corail provoque la disparition de cette entreprise qui se transformera des années plus tard en établissement aquacole dédié aux tortues marines nommé Ferme Corail, en mémoire à la chaufournerie, mais aussi pour l’acronyme Compagnie réunionnaise d’Aquaculture et d’Industrie Littorale. Les tortues, capturées ou élevées en bassin, sont alors commercialisées pour leur chair ou leurs écailles. Heureusement, la France fini par protéger définitivement la tortue. Changement radical d’objectif pour le site dit forcément changement de nom : au revoir la Ferme Corail et bonjour Kélonia. Pourquoi ce nom ? Eh bien il s’agit tout bonnement de la manière simplifiée, à la créole, d’écrire Chélonia, le mot grec pour « Tortue ». Chélonia était aussi une nymphe de la mythologie grecque transformée en tortue par Jupiter. Celui-ci lui brisa sa maison sur la tête l’obligeant ainsi à la traîner, en silence, pour le restant de sa vie. Une lourde punition pour châtier la jeune nymphe qui ne s’était pas présentée au festin du mariage entre Zeus et Héra… Quelle idée aussi !

Kélonia, Saint-Leu, tous les jours de 9h à 18h

 

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